La Maison Unité en danger ?
Devant le danger imminent qui guette la Culture, un débat se met en place :
Démissionner ou collaborer ?
Les militants de gauche nous ont reproché d’avoir été à la direction d’une Scène Nationale dans une Mairie de droite pendant 9 ans. Il y a eu des frictions certes mais on finissait toujours par s’arranger. Le Maire de Montbéliard était capable de voir le bien que nous faisions à sa ville, il avait même entendu un des habitants lui dire : si je reste à Montbéliard c’est à cause de l’Unité.
Certes ce n’était pas notre pote, nous avions dès notre engagement convenu d’un accord :
Nous ne voterions jamais pour lui, et en échange nous devions nous abstenir d’appartenir au Parti Communiste ou Socialiste pendant la durée de notre mandat.
Alors que va t-il se passer ? On peut dire que les coupes budgétaires ont déjà commencé en Région Auvergne Rhônes Alpes avec Laurent Wauquiez qui a frappé au porte -monnaie de nombreuses compagnies qui ne semblaient pas être dans sa ligne.
Rachida Dati a lourdement frappé la Comédie Française et l’Opéra, au nom des économies de Bruno Lemaire, donc évidemment si nous héritons de Marion Maréchal Le Pen à la Culture, l’intermittence risque d’être gravement atteinte.
Ariane Mnouchkine est radicale, elle refusera de discuter avec des individus porteurs de la flamme RN.
Moi je dirai méfiance : ce n’est pas leur argent, c’est l’argent des impôts du Peuple et ils ne peuvent pas nous en priver et mettre à mort la Culture subventionnée.
“Le combat spirituel est aussi brutal que la bataille d’hommes” dit Rimbaud.
Oui, cela va être dur, mais je ne leur ferai pas le cadeau de mettre fin au théâtre de l’Unité, nous entrerons dans une furieuse résistance.
Nos lieux doivent devenir des Bastilles imprenables.
Le bon théâtre n’est pas de gauche ou droite, ce n’est pas un outil de propagande, c’est plutôt un lieu de dialogue, de réflexion et d’oxygénation.
Depuis vingt ans nous sommes dans une mairie PS avec un maire qui soutient la Culture et qui en fait même une proue avancée de l’image d’Audincourt, il est d’une loyauté exemplaire. Il nous prête une grande maison, un dépôt de costumes et d’accessoires , un studio de 250 places, où nous faisons nos Kapouchniks. Sans toucher de subvention le coût de ces avantages est de 70 000 € que nous rendons sous forme de spectacles. C’est la subvention du ministère de la Culture qui va nous donner des sueurs froides. Et si l’agglomération LR nous prive de notre chateau de 13 chambres, là nous serions en grand danger.
Le ciel est parsemé de nuages très noirs.
Le 7 juillet 2024 sera crucial.
Comments