Je me souviens de JL Lagarce en 1991
J’ai peur, je vais passer le samedi dimanche au Pays de Montbeliard.
Cela a toujours été une épreuve.
Je me suis préparé tout un programme. Je suis allé acheté trois livres pour traverser ces deux jours. Guy Bolé que je connais, fils du feu, le château des rentiers, d’Agnès Desarthe, car on a les mêmes grands parents originaires de Bessarabie, et Western de Marie Pourchet, j’ai entendu Léa Salamé dire que ça alors, ça alors ! On verra.
Je dois aussi illustrer la légende de l’Unite, fouiller de vieux ordinateurs pour y pêcher des photos, et puis aussi écrire mon billet du samedi.
J’en suis où de la résistance de mon corps à l’arthrose, au cancer ? Pourquoi Jo Biden me fait peur quand il déconne, on a le même âge, et le pape Francois qui refuse de mourir dans un lit, ça c’est un programme, mourir debout et bien sûr faire un travail de résistance aux fringales car peu à peu mes marches sont entravées par les 45 kilos que doivent supporter mes genoux.
Alors de plus, il y a l’agitation de la pensée pop corn, ça tourne dans tous les sens.
Je suis assailli de souvenirs : mon premier rendez -vous à Montbeliard en 1991, je suis invité à déjeuner par un grand escogriffe aux gros croquenots, il voudrait monter la Cantatrice Chauve dans le théâtre où nous venions d’être promus directeurs. Il me parle de sa mère femme de ménage. Quelqu’un m’avait averti que c’était pas terrible ce qu’il faisait, mais comme moi le premier rôle que j’avais joué, c’était le pompier de la Cantatrice Chauve, je trouvais que c’était bien de lui laisser monter le Ionesco dans la première programmation de ma vie. Il s’appelait Jean Luc Lagarce, c’était un enfant du pays.
Ici personne ne le connaissait. Quand il est mort et qu’il fallait donner un nom à la rue où s’était installé L’UNITE j’avais proposé Jean Luc Lagarce, et bien sûr cela fut refusé puisque ce nom ne disait rien à personne ici.
Pourtant dans CFC, capitale française de la culture la proposition d’une intégrale Lagarce avait été évoquée.
Cette histoire de CFC nous tue tant cela sent le bide absolu.
Nous avons déposé cinq projets, nous attendons le verdict, la rumeur dit que toutes les initiatives devront être validées par le pouvoir politique …
Hervée se tenait prête à prendre la direction de tout l’événement, d’un revers de la main ils l’ont écartée, pourtant nous aurions été capables de monter une équipe locale efficace et originale.
Nous sommes considérés comme des épouvantables gauchistes, n’empêche que le kapouchik qui arrive est quatre fois complet, il y aurait même des tentatives de corruption dans l’air : une boîte de chocolat contre une place.
Que d’angoisses dans ma caboche, j’ai pris les billets d’avion pour l’Éthiopie, l’enfer, il y a le billet mais en plus la réservation des sièges est payante et quantité d’autre offres des assurances des options des billets flexibles, chaque case cochée c’était un supplément de 500 € et je peux bien imaginer faire un choc traumatique et mourir là- bas , parfait pour la légende, et cette phrase de la Saison résonne bien en moi : j’ai laissé des âmes dont la peine s’accroîtra de mon départ .
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