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Billet du 22 août 2022 Aurillac



Jacques Livchine sur le plot du Khta théâtre participant pendant 30 minutes aux 84 heures


Aurillac 17 au 20 août 2022

C’est une enclave, un bout de république indépendant, c’est ailleurs, à part.

C’est la place de Marrakech Djema El Fna, des saltimbanques tous les vingt mètres, des stands de bouffe, de l’alligot des saucisses auvergnates des poulets Yassa ou Tandorri, des milliers de tatouages, de la chair bronzée. 5000 artistes, 450 programmateurs, des familles à poussettes, des punks à chien, des poubelles qui débordent, des squares envahis de tentes quechua, des points d’eau pris d’assaut,

600 spectacles, t’as vu quoi, qu’est ce qu’il faut voir ? Ça t’a plu ? Des gens que tu ne reconnais pas. Tu as beaucoup compté pour nous, merci.

Je me souviens de vous à la fête de la myrtille, Finiels. 1980. C’est loin

On essaye de compter le public par le tonnage des ordures ou les retraits d’argent dans les banques. Comment tu comptes ? Par jour?

Impossible de se garer, on tourne on tourne.

Mais oui, nous étions les pionniers du mouvement des arts de la rue, nous commencions en 1973, et nous inaugurions Eclat d’Aurillac en 1986, on nous qualifie soit d’éléphants, soit de compagnie historique.

T’avais pas voulu venir mais le magnétisme était trop fort; tu regrettes ? Mais non, tu fais le plein d’énergie, le plein d’images, plein de poignées de main.

C’est un concentré de vie sur la terre. Interactions sociales.

C’est la capitale de l’insouciance, de la joie, du plaisir à prendre tout de suite.

C’est le Titanic, la terre s’en va en couilles, mais l’orchestre continue de jouer.

Vu 9 spectacles, à chaque fois de la poésie de l’énergie

9 sur 600, Je note tout pour évaluer, des 13, des 14, des 15 sur 20

Tu te retrouves à jouer dans le marathon des mots du Ktha, 84 heures ininterrompues, t’aimes les nouvelles formes.

Oui tu pourrais vivre comme un hippopotame, brouter et te baigner, mais t’es un homme, ton âme a besoin de rêves, et d’immatériel. Tu regrettes finalement ? mais non, j’ai été ému au moins cinq fois, ça fait du bien des petites larmes d’art.

On te vend sans arrêt de l’utopie, tu dois lever le poing, agiter des drapeaux rouges, réfléchir sur le socialisme et puis en pleine nuit dans la forêt ces lanternes, ça te restera comme une illumination.

Les gosses qui rêvent de posséder le tracto- pelle de Johnny, trop drôle.

Un groupe fou, le Ners, des belges à 4 en acoustique font bouger 600 personnes.

Ma boite à messages se remplit : viens nous voir, donne ton avis, on te veut.

Le pro est une denrée recherchée par les compagnies. Le pro fait ta renommée.

Il faut marcher marcher, ton compteur à pas marque 17500.

Faut se méfier de la consommation sèche

Aucun lieu de paroles pour un échange entre public et compagnie, pas d’espace de polémique, pas de lieu pour de vrais retours.

Il y a de la sensation immédiate, mais faudrait aussi analyser la rémanence.

Il n’y a pas de réussite sans une part de ratage. L’absence de perfection est aussi une qualité.

Oui sans doute, au début il y avait les habitants d’Aurillac, ils sont encore là -des vieux couples avec leur tabouret pliant- mais le festivalier épicurien a remplacé peu à peu les habitants. iI a souvent son éco-verre à sa ceinture, sa gourde.

Victoire, 3 lignes dans la Montagne, la compagnie est citée , elle poste sur Facebook : coucou les copains, le journal parle de nous !

Il y a Stéphanie qui voit tout, six à huit spectacles par jour, elle écrit : je lui dis: trop de compliments, ça finit par faire zéro compliment, elle n’a pas envie de faire du mal. Alors que sur théâtre du blog, l’ancien critique de France Culture, Philippe du Vignal ne se gêne pas pour dire : le compte n’y est pas, trop long mal foutu, décor à chier.

Je refuse de donner des conseils. Parce que mon goût est spécial. Je t’envoie voir Johnny avec sa pelleteuse, ça m’a touché car moi aussi j’ai une case Johnny, ça a été pour moi de l’opéra -théâtre, mais j’en ai un peu honte. Tu vas me dire, c’est nul parce que toi le rock and Roll c’est pas ton problème.

Voici Dominique Trichet, on jouait en 1968 ensemble avec la Pomme Verte chez Catherine Dasté, il a été directeur de la Faiar, co-directeur d’Aurillac. Il me dit Marc Etc j’ai du m’y reprendre à deux fois, première vision, j’exècre, deuxième vision j’adore. Marc Etc un audacieux un oseur un ambitieux.

La nouvelle ministre au nom imprononçable Rima Abdul Malak est là elle déclare : je venais il y a quelques années avec mon sac de couchage.. Ici tout le monde l’aime.

Même l’ancienne Ministre la Nyssen est assise par terre à côté de moi pendant les chiennes nationales.


La question qui fâche : alors, ? le théâtre de rue est -il mort ? On a envie de répondre comme dans la chanson. Non non St Eloi n’est pas mort car il b….e encore.











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