Photos : Merci à Christophe Raynaud de Lage
C’est une véritable éruption, une Saison en Enfer, c’est terminé, mais ça continue à l’intérieur du corps sans arrêt. Les mots me poursuivent, les mots affluent : vite vite un crime que je tombe au néant de par la loi humaine.
Le lendemain :
J’étais frappé quand je faisais de la géographie qu’aux hautes montagnes du bord de mer correspondait souvent un gouffre, un abime de la même profondeur.
Pareil dans mon quotidien.
Grande joie annonce grande peine.
Le temps est maussade comme un lundi, je suis essoré, vidé, prostré.
Je déteste la joie, elle me fait trop peur la joie, car je sais le vide qui s’empare de moi après des moments intenses.
Donc je suis sur le chemin de Rimbaud, dans le bois de Cergy, Rimbaud m’enivre, Rimbaud me possède, Rimbaud m’élève.
On approche de la fin du parcours et qu’est-ce qui m’arrive ? Mes yeux se mouillent, je me parle à moi -même : c’est sans doute la dernière fois que tu joues, faudra que tu remercies les compagnons de ce dernier chapitre de ta vie.
Je ne revivrai plus ces moments de légèreté furieuse où les mots s’échappaient comme des petites fusées, où l’on se sentait funambule en équilibre, dans une espèce de transcendance.
Je surfais sur la canopée, comme une calèche sur les routes du ciel.
À l’Unité jamais on ne termine par le salut, il y a toujours une quatrième mi-temps, là, c’est la cérémonie de l’absinthe.
Les compliments, j’ai toujours envie d’écouter ceux qui se taisent, et pourtant une femme s’approche, ses paroles sont lentes et saccadées, elle m’explique qu’elle sort de l’hôpital victime d’un AVC : jjjje…….v... voulais…..vous ….. dire ….. mer…mer…ci … pour la la la beau beau beau… té
Fini, c'est fini, ça va finir, ça va peut être finir (Beckett)
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