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Billet du 31 juillet 2023, le théâtre j'y crois pas et j'y crois


Artigues. Festival des grands chemins d'Ax les thermes, les gens se précipitent pour prendre leur tabouret. 29 juillet 2023


Parfois je tombe en désespérance, je pense que le théâtre agonise.

Où sont passés nos maîtres d’antan : Vilar, Barrault, Planchon, Debauche, Lioubimov, Kantor, le Living theater, Grotovski, Brecht etc.

Que d’admirations enterrées.

Ce n’est pas Py ouThomas Jolly qui vont me redonner force et moral.

Parfois le public des Scènes Nationales et des CDN m'exaspère, il ne connaît rien, il m’énerve, il est moutonnier et puis j’ai une répulsion pour le protocole social du théâtre.

Et puis parfois j’y crois de nouveau.

Quand je vois que le Off d’Avignon a vendu deux millions de places,

que 200 000 personnes affluent sur Chalon dans la rue, que les gens prennent d’assaut notre Saison en Enfer, nous suivent avec passion dans des chemins escarpés sous un soleil “dieu de feu.”

Et puis un soir d’Avignon, un silence magnifique et une concentration sans égale s’installent devant la Brésilienne violée Carolina Bianchi, ma confiance dans la force diabolique du théâtre se renouvelle.

J’y crois de nouveau. Roche, Chalon, Ax les Thermes, six saisons en enfer.

Hervée et moi, on se sert un Martini avec de la glace dans un beau verre, sur une belle terrasse, devant un beau paysage, on se regarde et on se dit : oui on l’a fait. Oui on a flirté avec le divin.

Comment aller plus loin ? Il n’y a pas plus fort que ce texte ravageur.

Rimbaud va s’arrêter là, car il ne peut pas aller plus loin. J’ai envie de suivre son chemin.

J’irai juste pour finir ma vie sur le marché d’Harar le 2 décembre 2023, on déclamera le texte au milieu des odeurs incroyables de l’Abyssinie.

Rimbaud y a été, “il y a ébloui sa vie.”

Nous aussi, nous entrerons aux splendides villes.




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