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Kapouchnik N°4

15 novembre 2003


Je n’y peux rien, j’aime ces soirées, tout n’est pas joué d’avance. Les 21 acteurs sont un superbe mélange de lycéens, étudiants, techniciens, comédiens, Un mélange d’âges aussi, et un désir commun, s’amuser sans se rabaisser. J’aime ces soirées où le public est un mélange, ce ne sont pas les super habitués des salles de théâtre, mais des gens, des vrais gens, remplis du désir eux aussi de ne pas mourir asphyxiés dans une société de prêt-à-penser et d’artistiquement correct. Hervée a acheté des tonnes de journaux et de magazines, on croule dessous. On fabrique vite. En un après- midi. Se sont joints à nous deux comédiens algériens du Sindjab théâtre en tournée, accueilli par la MJC de Valentigney.


On va faire dix sept séquences en 1 H 20 environ.


LES SUJETS

Silence et cri

Les intermittents persistent

Cécilia Sarkozy

Interdit d’importer du pinard en Algérie

Criminel comme dans un film d’horreur

Inventaire d’une casse sociale

Le salon des célibataires

J’ai rien trouvé comme travail (chanson)

Brèves

Le concorde près des étoiles

Fumer tue plus vite que l’on ne croit

Le CD censuré de SNIPPER

Réality show à Ibiza

La bagarre Raffarin/Sarkozy

Conte des sacs en plastique

Vol de nain pour Disneyland

Irak et terrorisme

L’école de la république et le voile


De plus en plus on voit bien que le théâtre éclaire l’actualité. La salle est pleine, mais je ne compte pas, (100 personnes ). Il reste environ deux chaises de libres. Je ne sais pas à combien s’élève la collecte, mais on couvre les frais de nourriture et de transport. Ce soir là, je comprends pourquoi je vis, ce qui n’est pas le cas de tous soirs.


Dans le programme j’avais fait une petite ouverture que je vous livre.

 

L'éditorial


Aujourd’hui c’est l’anniversaire de la mort de mon père. Mon père était un sous-traitant de Peugeot, c’est lui qui fabriquait les écrous de roue de la 404. Normalement je ne devrais pas être là ce soir, normalement j’aurais dû succéder à mon père et être moi aussi un sous-traitant de l’industrie automobile. Et puis j’ai été tenté par le théâtre, mon père ne m’a plus adressé la parole pendant des années car pour mon père, ne pas être rentable, c’était la honte suprême. Mon père aurait aimé Raffarin et Sarkozy ; il aurait aimé cette attaque frontale , «t’es pas rentable, dégage». Mais voilà, mon père a été tué par le rouleau compresseur de l’industrie automobile : Peugeot et Citroën. Ces véritables dieux, l’ont mis en faillite. Mon père, juste avant de mourir, a mis pour la première fois de sa vie dans l’urne un bulletin de vote à gauche.-Jacques Livchine , metteur en songes.



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