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Billet du 12 mai 2025 Ce dont on ne peut pas parler

  • Photo du rédacteur: livchine
    livchine
  • il y a 7 jours
  • 2 min de lecture

Mon médicament : 2960 € la boite
Mon médicament : 2960 € la boite

Ce dont on ne peut parler c'est ce qu'il faut dire,  je me cache derrière Valère Novarina.

Au dernier de mes ateliers -théâtre aux Ruches, je me fais rembarrer par une certaine Natacha.

Y en en a marre, y en a marre des récits personnels, y en a marre de la blessure intime, y en a marre du moi , du nombrilisme, y en a marre du réel. Merde le théâtre c’est pas ça, le théâtre c’est  Phèdre  alors je lui demande de jouer Phèdre et  elle n’est pas gênée : je le vis je rougis je palis à sa vue .

Emoi dans mon groupe de 15 participants, Jacques va t-il vaciller  ? Alors vous préférez que l’on travaille sur Phèdre ? Une autre voix s’élève, on n’a pas payé pour Phèdre.


C’est vrai je me définis souvent comme un voyeur voyant  voyou,

Quand je lis, je n’aime que la première personne j’adore la première personne, je viens de lire Christine Angot la nuit sur commande et je me régale, c’est simple,  c’est vraiment tout ce qu’elle vit, ses désarrois ses espoirs, ses amours, son amitié  avec Sophie Calle, ça me plaît. Cela me parle. Une saison en enfer c’est à la première personne, et  la prose du transsibérien aussi. Partout le Je je je, ou le moi moi moi.

Dans ces billets je me raconte et parfois je me sens impudique.

Je devrais compter mon âge en pilules avalées et combien la société paie pour me garder vivant.

C’est un arsenal qui s’attaque aux métastases indolores. La  vitalité de mes cellules cancéreuses est accélérée par la testostérone, alors on détruit ma testostérone, le médecin la détruit à coup de hache. Ah je la regrette, c’est tabou la libido des anciens

Il n’est pas de bon ton de parler de la maladie.

Quand on vous demande ça va et que vous répondez oui mon cancer est en pleine forme, vous mettez votre interlocuteur dans l’embarras.

Et moi ce qui est le pire du tout, c’est que je vais bien, je ne souffre pas.

Alors c’est gênant, Jacques va bien son cancer est muselé, neutralisé grâce à cet arsenal de médicaments, mais qui peut croire que La Vie peut gagner son combat contre la Mort, donc la médecine est là pour vous prolonger de quelques jours, quelques mois, quelques années, cela coûte cher à la société, cela  me gêne.

Je me définis comme pré -décédé, sursitaire de la vie.

 






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