Billet du 9 décembre 2025. Horreur
- livchine
- il y a 56 minutes
- 2 min de lecture

Je t’appelle.
Où es tu ?
D’habitude tu es toujours avec moi.
Mais où est ta joie, ton énergie du matin, tes jeux ?
Je t’appelle en vain,
mais pourquoi ne guettes- tu pas par la fenêtre voir si Brigitte n’arrive pas pour la promenade ?
Mais où es- tu ?
Pourquoi tu ne réponds plus ?
Pourquoi ton panier reste t-il vide ?
J’adorais te regarder, tu venais sur mes genoux pour un câlin et avec tes yeux tu parlais, tu disais : toi t’es mon Jacques.
je te disais : non pas la langue.
Tu revenais toute crottée de la promenade, tu avais un grand copain avec qui tu faisais la course et vous vous chicaniez, tu te jetais dans la rivière avec lui.
Dimanche on est monté sur le Lomont,
on a marché, marché mais jamais tu n’étais jamais fatiguée alors je t’ai dit : tiens tu vas courir jusque là- bas derrière la voiture. C’était le 7 décembre 2025 à 12 h 46.
J’ai accéléré pour te distancer, tu aimais tant courir comme une folle.
J’ai entendu un bruit sourd, j’ai cru que c’était un trou,
et puis t’étais plus là.
Je suis revenu en arrière.
Tu gisais à dix mètres de la route : Titania je criais, tu m’as regardé comme si tu me disais : t’as fait une belle connerie. Tu étais encore vivante.
On t’a mis dans une couverture avec Brigitte,
je me disais, il n’y avait qu’une petite trace de sang sur ton petit museau, t’allais te réveiller. On est entré dans le village où d’habitude tu faisais une sarabande à l’idée de courser les chats des voisins.
Tu as poussé deux petits cris.
je suis allé t’embrasser j’ai mis mon oreille sur ton pelage noir.
il était 13 h 06 dimanche 7 décembre 2025, tu avais trois ans et trois mois,
et moi comme un idiot les yeux pleins de larmes, je crois que tu vas revenir.
J’ai un peu honte, je suis plus sensible à la mort de mon chien qu’à la mort de 50 000 palestiniens
Mais c’est comme ça, je n’y peux rien.



Commentaires