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Billet du 19 septembre 2022 : choisir sa mort


le dernier verre lors d'un suicide assîsté




Choisir sa mort. Une conversation qui revient en boucle. Personne ne veut souffrir, tout le monde rêve de mourir pendant son sommeil.

Woody Allen résume sa position : la mort j’aimerais ne pas être là quand elle arrivera.

Jean Luc Godard y pensait depuis qu’il avait cinquante ans, afin d’éviter d’être trainé dans une brouette.

Ah mourir en bonne santé, c'est le grand refrain.

Au théâtre on meurt pour de faux, j’ai joué la mort de Shakespeare : Horatio, tu vis, moi je meurs. J’ai été assassiné en plein sommeil par Macbeth quand je faisais le roi Duncan et le 17 septembre j’incarnais Jean Luc Godard lors de son suicide assisté.

Il se disait épuisé, mais était encore bien conscient : on te tend le verre fatal et tu dois boire en présence de deux témoins. Je disais : “Docteur vous avez bien reçu le virement de 11 000 €” et puis Godard était comme moi très attaché aux chiens : avec les chiens on ne communique pas, on communie. Il avait choisi son épitaphe : Au contraire.

J’ai bu et mon corps s’est plié en deux. C’était plutôt agréable.

J’insistais auprès d’un médecin à l’Institut du cancer Gustave Rossy pour avoir une idée de mon espérance de vie avec mon taux de PSA passé en deux ans de 20 à 40.

Cinq ans m’a t-il annoncé, j’étais soulagé.

Mais je suis comme Godard, je n’ai pas envie de finir grabataire et impotent.

Arrivera sans doute ce moment où l’on a plus envie de partir que de rester.

Souvent je murmure entre les dents qui me restent : vivement la fin .

Comme dit Tchekhov : un jour les souffrances finiront…

et c’est bizarre je pense à chaque fois que je rejoindrai Brassens, Brel, Barbara.



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