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Billet du 20 octobre 2024, la coulemelle




Rimbaud me tue, pourquoi  ?

Parce qu’à chaque moment du quotidien de la vie, correspond une de ses sentences.

Eh bien hier c’était samedi, un samedi qui s’annonçait heureux, puisque pas de rendez -vous, un espace vierge, un temps qui m’appartient.

J’ai tout un programme de prévu : aller aux champignons, écrire toutes les lettres en retard, faire une lessive, la faire sécher, lire le Stéphan Zweig sur Tolstoï, réparer une lampe de poche, changer les draps du lit, aérer la chambre, faire cuire la cote de boeuf à 16,50 € le kilo, répondre à  Maryseult  Wieszoreck  sur Mozart au chocolat, raconter mon aventure Chéreau au cinéaste Manuel Schapira, changer une ampoule du salon.

Que s’est il passé  à 11 H 45,  je me cabre, je m’écroule, pas un champignon, je rate ce que j’entreprends, tous mes plans s’écroulent, une mollesse m’envahit, je suis sans force, sans énergie, j’allume en vain la télé, la radio rien n’y fait

Décidément je ne suis plus  au monde, plus aucun son, mon tact a disparu.etc

A qui me  louer?  soulever le poing desséché, le couvercle du cercueil , s’asseoir, s’étouffer

Mais pas de main amie,  et où puiser le secours ?


Oui Rimbaud connait bien mon état , il le dit : je suis rendu au sol, avec la réalité rugueuse à étreindre.

Je me recouche,

je pense que je suis  le plus malheureux du monde.

Titania le sent, elle se blottit contre moi.

Je vais sortir, rouler, peut être aller au cinéma, rien ne me fait envie, peut-être un bistrot enfumé  plein de bruits où je croiserai une connaissance ou deux. Je renonce, j’ai mal aux jambes, il faut se garer près de la Roselière, trop loin. Peut -être rentrer dans un lieu culturel, mais je n’ai pas de programme, et tout semble fermé. La rue piétonne de Montbéliard est vide, il est 19 H. Je me mets à regretter Paris, à Montparnasse j’irais boire un verre à l’Odessa au bas de la rue de la Gaité et fumer un Davidoff accompagné d’un de leurs cocktails. Même la ligne 13 me ferait du bien, regarder les habits des gens, écouter les familles antillaises si sonores, et  cette femme qui lit seule un roman, la seule qui ne soit pas sur son portable. Et puis il y a le choix au cinéma au moins 500 films.

Ici je pourrais faire un feu de bois dans mon joli poêle Austro flam, mais il faut aller chercher des bûches, pas la force.

J’ai une remontée de Tchekhov : je ne veux rien, je n’ai envie de rien je n’aime personne.

Alors regarder mes mails machinalement, néant, personne ne m’écrit.

“si dieu m’accordait le calme céleste comme les anciens saints.”

Hervée ? Je passe la voir elle est blessée, tuméfiée, immobile dans son fauteuil. Elle ne me trouve pas très en forme.

C’est Marie Pierre que j’ai envie de voir dans sa poétique maison, mais trop tard, le cancer l’a emporté.

Je finis par regarder le film sur RN 2000, un événement énorme de Generik avec la présence d’une brigade Unité de 50 personnes. Je me revois il y a 24 ans, tonique et gonflé d’énergie.

Quelle époque sur la 2, menée par Léa Salamé, rien ne m’amuse alors qu’ils rient de n’importe quoi. Edith décroche, moi aussi. 1 H du matin.

Quand je me réveille, la crise est terminée, je pars promener les chiens avec Brigitte et je tombe sur une coulemelle géante, qui accompagnera ma blanquette.

Elle est retrouvée, quoi ? l’éternité c’est la mer allée au soleil.








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