top of page

Billet du 3 juillet 2023, sur les émeutes.

Je suis mal.

Je ne sais pas avoir de positions nettes et tranchées sur les émeutes de cette semaine.

Si je dis : pauvres gosses, maltraités, humiliés, ghettoïsés, leur révolte est un signe de bonne santé, je passe pour un gaucho illuminé.

Si je dis : c’est la faute à Macron, il n’aurait jamais du jeter le rapport Borloo élaboré avec 500 maires. Je passe pour un simplificateur.

Si je dis : où sont passés les 90 milliards d’aides aux quartier depuis vingt ans ? Je suis un complotiste.

Si je dis : ces jeunes ne font que sur-adhérer au système capitaliste basé sur une sur-consommation de produits de marque non essentiels, je passe pour un idéologue bègue, et on me répliquera : vas- y, remplace le système capitaliste, reviens à la case URSS.

Je viens de lire une litanie de remarques racistes extrêmement violente.

Oserais-je répliquer : oui mais on les a fait venir dans les années 1960 pour faire tourner nos industries, ils ont fait la fortune des trente glorieuses.

Je pourrais aussi argumenter sur l’architecture des grands ensembles,

je pourrais aussi raconter qu’il y a trente ans nous avions commis une pièce avec des jeunes intitulée “A donf” qui racontait comme il était facile de mettre un quartier en feu avec une police agressive, des classes surchargées, une non -mixité, des médiateurs inefficaces, un étalement de produits manufacturés inaccessible aux portes-monnaie des familles etc.


Et tout ça, et tout ça.

Mais dis -moi Jacques, explique-moi pourquoi ils brûlent leurs bus, leurs écoles, leurs centres sociaux ?

Je répondrai : lls n’ont plus rien à perdre, ils n’ont pas d’avenir, ils sont suicidaires.

Carcasse de voiture cramée à Malakoff près du Rond Point Barbusse

Nous pourrions nous vanter cependant qu’à l’Unité, nous avons réussi à transformer quelques énergies négatives, mais changer la société, ne rêvons pas, le chantier est monstrueux.



bottom of page