top of page

Billet du 4 mai 2024, extraits de mon carnet de bord


La compagnie Nenni ma foi en résidence aux 3 Oranges . Crash-test


Cela fait près de cinquante ans que je relate pour moi tout seul tout ce que je vis.

Annie Ernaux le dit mieux que moi : tout ce qui n’a pas été écrit n’aura pas été vécu.

Alors j’aligne des dates, les horaires de mes journées et tout ce que je mange.

Le dernier journal de bord qui a cinq ans a plus de mille pages. J’en relis des bribes, je ne me trouve guère intéressant, je n’évolue que fort peu, le seul intérêt c’est la fin qui approche, moment exceptionnel et pourtant banal.

Aujourd’hui j’ai décidé de recopier tout ce que j’ai pu écrire cette semaine.

Des petits paragraphes sur mes obsessions.



Si tu veux garder des amis ne va pas voir leur spectacle. Mais oui  car à la fin il te faudra dire un mot.

Et si tu n’es pas enthousiaste tu vas soit tricher, tu diras merci et tu t’esquiveras soit, tu diras la vérité crue et là ce sera mal vécu…

J’étais soulagé samedi soir à la première du Projet  D au Grrranit de Belfort, c’était fluide, poétique, et politique. Belle équipe.

Toute l’année, nous recevons des équipes de théâtre, ils nous font des crash - tests, nous sommes censés de donner notre avis.  Ce n’est pas toujours facile.

Avis positifs sur la compagnie Nenni ma foi .


Les groupes de musique ? Je n’en connais aucun. Je lis les programmes des festivals. Eurockéennes ou Vieilles Charrues, rien ne m’attire car je ne connais rien. J’ai dû rater le coche, je suis bloqué à la station B : Barbara, Brassens, Brel, Beatles, Bashung, Bécaud. Pauvre Jacques.


Édouard Louis. Je l’écoute dans Quotidien il me galvanise. Il dit tout ce que je n’ose pas dire. Il énonce quasiment toutes mes motivations de théâtre et notre carrière descentionnelle.


Je connais beaucoup de monde, mais souvent mes échanges s’arrêtent au bout de quatre phrases. Avec qui je discute vraiment ? une demie douzaine de personnes et souvent des femmes et surtout par écrit.


A la question comment ça va ? Je réponds : mon cancer se porte bien, il fête ses dix ans. Ma réponse provoque de la gêne, mais pourtant tout le monde connaît l’espérance de vie d’un homme en France : 79 ans. J’ai déjà pris un supplément de deux ans. Je suis heureux quand je rencontre un homme qui a le même cancer que moi.


Je n’aime pas les gens qui écrivent dans leur publicité  : viendez nombreux à mon pestacle. Je n’aime pas non plus : c’est ma life. Mais « du coup » j’accepte même "du coup" quand c’est répété sans arrêt dans la conversation. On m’a dit que moi aussi j’abusais d’une expression, je ne sais plus laquelle.


“Ce qu’il ne faut pas dire, c’est ce qu’il faut dire”

a dit Novarina. J’adhère. Alors les remarques suivantes, je ne devrais pas les écrire.


Il m’est arrivé d’avoir eu envie de faire tout péter, il m’est arrivé d’avoir eu envie de tuer. En fait je crois que chacun a en lui a case “terroriste”. C’est l’arme du désespoir, l’arme des faibles, l’arme des humiliés. Savoir qu’à deux ou trois on est capable de mettre un pays en péril, de faire trembler son armée, il n’y a pas à dire, c’est tentant. Une tique microscopique est capable de tuer un cheval, un éléphant.


Il n’y a pas d’antisémitisme en France, Les réactions sont  anti -israéliennes .

On assiste tous à l’écrasement de Gaza et c’est insupportable.

Alors évidemment ça réagit de partout.

Etre contre l’écrasement de Gaza c’est être contre la politique d’extrême droite d’Israël, ça n’a rien à voir avec l’antisémitisme.

Depuis qu’Israël a voulu se baptiser “état juif” , la moindre critique d’Israël, et hop on te classe antisémite.

Quelqu’un qui est révolté par la destruction de Gaza,  ce n’est pas un anti -sémite .

Non nous ne sommes pas revenus dans la France des années 1940 ou de l’affaire Dreyfus.

Je n’ai pas peur.


La rébellion des universités du monde  entier.

Je ne peux pas être avec eux quand ils veulent supprimer Israël, mais je suis avec eux pour hurler qu’il faut arrêter le massacre.

Gil mon ami Israélien, humaniste et progressiste voulait me prouver que la Palestine n’existait pas, pour dire l’état d’esprit et d’enrôlement de l’opinion israélienne,

Mais s’ils réussissaient à faire bouger Biden, je serai content, parce que sans l’aide de Biden, il n’y a plus de Tsahal.

je crois à cette mobilisation irritante.

J’ai été en Israël plusieurs fois. J’ai été surpris par bon nombre d’endroits où Juifs et Arabes vivent ensemble et se côtoient.  On oublie toujours de dire qu’il y a 2 millions d’arabes israéliens.



bottom of page