Devant la maison Rimbaud à Harar
Pour la première fois depuis vingt ans, je casse mon rythme d’un billet par semaine.
J’étais tout là- bas, parti en explorateur, avec 5 kgs de bagage, sans ordinateur.
Non, je ne suis pas de ceux qui vont jusqu’à porter des cadeaux sur la tombe d’Arthur Rimbaud à Charleville, et s’y prosterner, n’empêche que depuis mes 17 ans, j’ai reçu de sérieuses secousses Rimbaldiennes.
Et depuis quelques mois à l’approche des fatidiques 80 ans, je suis entré en zone rouge : plus de temps à perdre.
Nous sommes quatre à relever le défi d’une représentation de la saison en enfer pour le cent cinquantième anniversaire de l’oeuvre (1873)
Et puis on a ajouté Hervée de Lafond pour faire la mère et un DJ pour la jeunesse.
On a commencé dans un grenier puis on s’est souvenu que c’était un grand marcheur, alors on est parti errer dans la campagne, carrément chez lui dans les Ardennes et on a refait le chemin qu’il a parcouru une ultime fois depuis la ferme de Roche jusqu’à la gare de Voncq le 23 août 1891, déjà amputé.
Mais voilà , dans notre démarche, il fallait comprendre Rimbaud par les pieds.
Une saison en enfer est un texte parfois opaque, il fallait impérativement que je parte là où il a vécu pendant dix ans ce texte prémonitoire.
Ce fut fait, le jour de Noël 2022.
15 heures de bus depuis Addis Abebba à la découverte de Harar et là tout s’est éclairé.
Ma décision a été spontanée, et d’une évidence incontournable
il fallait jouer une saison en enfer tout là bas, cogner le verbe rugueux de Rimbaud aux pierres de cette ville sainte.
14 mai 2023 / Roche en Ardennes
Décembre 2023 / Harar en Ethiopie
Jacques Livchine, Hervée de Lafond, Marie Leila Sekri, Faustine Tournan, Alexandre Santoro, Clément Dreyfus
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